La collaboration Rouje de Jeanne Damas avec XULY.Bët : “Un véritable moment de partage et de bienveillance”

Rouje est une histoire de femmes. Jeanne Damas, Parisienne par excellence, aime à le rappeler. Des chemins qui se croisent, des dialogues qui inspirent et des idées qui restent, la fondatrice de la marque au charme rétro et chic féminin s'en nourrit au quotidien pour développer ses créations. En cette fin du mois de juin, c'est avec la marque pionnière de l'upcyling XULY.Bët que la directrice artistique s'associe et présente une capsule solidaire constituée de pièces en mix and match. Une ligne unisexe inspirée d'archives du créateur, Lamine Kouyaté et réinterprétée selon les codes de la griffe parisienne. Pour cette collaboration - dont tous les bénéfices seront reversés à La Maison des femmes de Saint-Denis - 18 personnalités dont Emmanuelle Béart, Nadia Tereszkiewicz, Camille Aumont, Finnegan Oldfield, Vassili Schneider et d'autres ont posé derrière l'objectif de la fondatrice. Interview.

En tant qu'ambassadrice de La Maison des Femmes, vous dévoilez votre seconde capsule solidaire cet été 2023. Quelles ont été vos inspirations ?
Je travaille avec La Maison des femmes de Saint-Denis depuis 2020. C'est un lieu essentiel, intégré dans un hôpital qui s'occupe des femmes victimes de violences. Nous avons conçu une première capsule avec mon amie, l'artiste Nina Koltchitskaia en 2020. Depuis l'année dernière, nous créons tous les mois une pièce upcyclée au profit de LMF. D'ailleurs, c'est grâce à la chanteuse Inna Modja, la marraine du centre, que j'ai rencontré Lamine, le créateur de XULY.Bët. Nous avions envie de créer une capsule solidaire ensemble qui reflète cet esprit de partage, cher à nos marques respectives.

Vous avez imaginé 4 pièces inédites : une robe, une jupe, un tee-shirt et votre premier haut unisexe. Comment y avez-vous calqué l'ADN de Rouje ?
C'est toujours une expérience intéressante et enrichissante de découvrir les archives d'une marque, notamment celle de XULY.Bët qui existe depuis plus de 30 ans. Nous nous sommes inspirés de pièces vintage des années 1990 que nous avons remises au goût du jour. La base de la coupe est celle de la griffe de Lamine Kouyaté et les prints comme la dentelle rose, à la place de leur iconique couture rouge sont signés Rouje. J'aime beaucoup cette idée que l'on puisse porter les pièces de plusieurs manières en mix et match. Nous avons aussi conçu la première pièce mixte Rouje : un tee-shirt avec un mot écrit par Lamine. C'était important pour nous de pouvoir inclure aussi les hommes dans ce projet.

Quel a été le challenge cette deuxième année ?
Au premier abord, nos univers paraissent assez différents, mais si on regarde bien, Rouje et XULY.Bët ont plein de points communs notamment le goût d'une féminité assumée et des coupes qui mettent la silhouette en valeur.

Emmanuelle Béart, Nadia Tereszkiewicz, Inna Modia, Suzi de Givenchy et autres amies créatives et engagées sont vos muses. Les portraits ont été shootés par vos soins ?
Je suis très touchée que tous ces talents incroyables aient accepté de soutenir ce projet qui me tient tant à cœur. Nous voulions conserver cet aspect familial pour cette campagne et du fait que nous devions shooter sur plusieurs dates, afin d'accommoder au mieux nos agendas, il était plus simple que je prenne les photos. Je pratique depuis l'adolescence, mais je n'avais encore jamais travaillé sur un projet d'une telle ampleur, il y avait 18 talents au total ! C'était un véritable moment de partage et de bienveillance.

Vous êtes l'ambassadrice de La Maison des femmes de Saint-Denis depuis 2021. Que représente cette cause pour vous ?
J'ai rencontré le Dr Ghada Hatem lors d'un dîner chez des amis ; j'étais impressionnée par son discours, sa force et son immense humanité. La Maison des femmes est un lieu qui prend en charge les femmes victimes de violence, elles ont accès à un suivi médical et psychologique mais aussi légal. Je ne suis ni médecin, ni avocate mais je peux m'impliquer à mon niveau, faire parler de l'association et récolter des fonds. Quand on a une marque, on a aussi une voix et je suis très fière de pouvoir utiliser celle de Rouje et la mienne pour cette cause.

Comment défendre son engagement au quotidien ?
Nous pouvons tous être engagés à notre niveau, d'abord par l'écoute puis la parole et ceux qui peuvent avec une aide financière ou leur temps libre.

Vous partagez avec Lamine Badian Kouyaté la même vision de la femme émancipée et spontanée. Racontez-vous votre rencontre et en quoi ceci décrit bien votre amitié ?
Nous nous sommes rencontrés grâce à Inna Modja, marraine de LMF, lors de la remise de sa médaille de mérite l'année passée. C'était un moment profondément touchant, le courant est tout de suite passé et l'idée de faire quelque chose est née ce jour-là. J'aime beaucoup sa liberté et le respect qu'il transmet à ses collaborateurs, on le ressent dans le travail de Lamine. Ce sont des valeurs que l'on partage aussi chez Rouje.
Lamine m'a proposé de défiler pour le 30e anniversaire de XULY.Bët. C'était comme une fête de famille, plein d'amis qui ont défilé pour lui déjà dans les années 1990, des artistes, c'était un joyeux bordel, un véritable moment de partage. J'aime beaucoup cet aspect fait maison et émotionnel. Je n’avais plus défilé depuis la piscine de Jacquemus.

Que vous inspire son label XULY.Bët ?
C'est le créateur précurseur de l’upcyling avec une histoire de plus de 30 ans. Ce côté de Paris diversifié et populaire, du quartier du 11e, celui où j'ai grandi me parle beaucoup. Ma mère portait aussi du XULY.Bët donc il y a ce côté émotionnel en plus. Mais je retiens surtout l'humanité et la simplicité de Lamine et son équipe qui ont fait de cette collaboration une expérience créative unique.

Quelle pièce de cette collab' porterez-vous cet été ?
Je pense que je vais souvent mettre le bustier avec le print rosier cet été.

Vous venez d'ouvrir une boutique Rouje à Londres. D'autres flagships à prévoir outre-Manche ? 
Nous avons ouvert la boutique à Londres le jour du couronnement. Ça faisait longtemps que nous travaillions sur ce projet de retail et je suis très heureuse que ce projet puisse se concrétiser cette année. Nous allons ouvrir fin juillet à New York, mais aussi une deuxième boutique à Paris et une à Bordeaux. C'est important pour moi que Rouje devienne une expérience physique pour les clientes, qu'elles puissent toucher les matières, essayer les pièces.

Les pièces exclusives de la collab' Rouje x Xuly.Bët :